la ruche
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 [RP] A corps, à cris et à cheval.

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Alphonse Tabouret
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Alphonse Tabouret


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MessageSujet: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyJeu 14 Fév - 14:11

La vie à la Ruche ressemblait au fond à celle qu’il avait à Brienne, dans les gestes simples auxquels il trouvait du gout lors de leurs exécutions.
Le statut que lui avait donné Axelle dans ces lieux l’aurait complètement dispensé des menus travaux qu’ils se retrouvaient à faire en compagnie du personnel, mais il y avait entre ces murs un bourdonnement incessant qui propageait une énergie propre à chacun, et celle qui traversait Alphonse quand elle n’était pas orgiaque à la chair de la gitane, ou posée sous un coup de ses pinceaux, se déversait dans les petits riens nécessaires de la propriété. Çà et là, on avait toujours besoin d’un coup de main, que ce soit pour aider à faire bouillir les masses cotonneuses visant à les transformer en toile, ou pour bécher un bout de jardin et aérer la terre avant que ne vienne le printemps, ou encore nourrir les poules, en évitant les coups de becs des oies voraces…
Ce jour-là, les récentes pluies diluviennes qui s’étaient abattues sur la région avaient enfin cessé, laissant un sol à ce point détrempé que seuls les travaux extérieurs les plus urgents bénéficiaient de l’attention des gens de la maison. Aux abords de l’écurie, les récentes intempéries avaient achevé une partie de la clôture de l’enclos en la pliant au sol, et depuis le début de l’après-midi, Alphonse, une masse à la main, replantait les poteaux de bois dans la terre boueuse, le souffle court. Délaissé quelques instants auparavant par l’un des ouvriers de la maison allant chercher des clous supplémentaires, il s’accorda une brève pause lorsque le dernier piquet fut assez enfoncé pour que sa stabilité soit jugée satisfaisante.
Attrapant le col de sa chemise d’un doigt, il aspira goulument une bouffée d’air frais, battant le tissu pour éventer ses chairs enflammées par l’effort, espérant que son comparse de travaux penserait aussi à ramener un broc de vin pour leur donner un peu de cœur à l’ouvrage. Son regard erra sur les terres alentours, plongées dans un écrin d’humidité malgré le ciel désormais bleui de la journée, passant de la silhouette lointaine d’une vache paissant dans un pré à la masse cotonneuse d’un troupeau de moutons, plus loin, sur le flanc d’un vallon, la silhouette minuscule d’un chien bondissant sur les retardataires pour les presser, lorsqu’une série de pas précipités chuintant dans la boue attira son attention vers l’un des petits chemins menant à l’Est de la Ruche. Les prunelles brunes se posèrent sur l’adolescent qui courrait vers lui, fronçant un sourcil en remarquant rapidement l’état lamentable dans lequel celui-ci était, couvert de boue des pieds jusqu’à la taille. Le gamin se mit à agiter des bras en criant quelque chose et l’expression de détresse qu’il affichait força l’expatrié à poser sa masse au sol et faire quelques pas vers lui.


-Le cheval !, criait-il. Je peux pas le sortir !

Le brun accéléra le pas, sans bien savoir pourquoi, ne comprenant dans les mots jetés au vent uniquement l’urgence de la situation jusqu’à ce que le jeune homme le rejoigne, essoufflé, écarlate de son effort, balbutiant à grand peine :

-L’cheval… est embourbé… dans l’grand champ… j’arrive pas… à l’sortir…
-Va prévenir la Ruche, se contenta-t-il de lui ordonner en revenant sur ses pas pour fouiller dans le bric à brac à disposition des travailleurs, en extirpant une longue corde. Dis leur de venir avec leurs montures, au moins deux, et vite, le pressa-t-il tandis que le gamin opinait, sur ses talons, la bouche bêtement ouverte, tellement soulagé d’avoir trouvé quelqu’un d’autre pour partager son fardeau.

Le flamand se dirigea d’un pas vif vers l’écurie ou il sella le premier cheval sur sa route après avoir fourré une large sangle dans la poche de son manteau, et le talonna pour sortir du bâtiment, partant vers le lieu de l’accident dans un galop boueux.



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Mina.
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Mina.


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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyJeu 14 Fév - 16:46

Le temps ne déverse plus les trombes d'eaux que l'Almanach appréciait pour lui rappeler son "île" natale. La jeune femme d'ailleurs déteste quand le sol est détrempé et que le temps est beau, c'est tout à fait désagréable de regarder où on marche sans pouvoir lever le nez en l'air pour profiter des quelques rayons de soleil. Non à ce compte, autant déambuler sous un rideau d'ondée, les paysages déformés par la bruine et le brouillard n'en sont que plus sombres, mystérieux, intrigants.

Mina rechigne à participer aux corvées du domaine, peu habituée à mettre la main à la pâte. Plus tôt dans la matinée, elle a pu apercevoir l'ami/amant/frère d'Axelle, bref cet Alphonse Tabouret, qui lui, réalisait ces tâches peu gratifiantes sans que personne ne lui réclame quoique ce soit. Honteuse, et avouons-le, un peu compétitrice dans l'âme, c'est pleine de bonne volonté que la jeune femme s'empare d'une fourche et entreprend d'éparpiller le foin dans la cour afin d'assécher le sol et de le rendre praticable. Nous vous épargnerons les constantes pauses de la jeune femme, ainsi que ses plaintes fréquentes arguant une écharde plantée dans ses doigts fins, de la boue dans ses poulaines, ou encore sa crainte quant aux morsures que pourraient lui infliger ces idiots de volatiles qui hantent les lieux.

Pourtant, c'est lors d'un nouvel arrêt que la Gaidel voit un jeune homme pressé accourir vers elle, criant un mélange de patois que la jeune étrangère a encore du mal à saisir dans son intégralité. Si elle avait tout compris, il fallait aider un cheval... ou bien est-ce Alphonse qu'il fallait relever de la gadoue ? Enfin que ce soit l'un ou l'autre, la Scott, toute chevaleresque qu'elle est, laissa le messager filer voir les autres, fit atteler sa jument et eut recours à l'aide de tous les palefreniers pour parvenir à monter en selle, sa tenue n'étant absolument pas adaptée à une mission secours.

Une folle cavalcade démarre, terminant d'éclabousser les vêtements de la pucelle, lui donnant désormais plus l'air d'une souillon qu'une jeune noble. La pensée est rapidement chassée car l'homme ou la bête, a besoin d'elle et bientôt elle parvient à voir le premier. Et d'une voix aux accents chantants d'outre-manche, la Gael s'exclame :


Damn ! Alphonse ! Que le Très-Haut soit loué ce n'est pas vous qui êtes englué ! Cela aurait été très gênant de vous passer la corde au cou pour vous sortir de cette affaire !

Un brin moqueuse, la Pie se laisse maladroitement glisser de la monture tout en songeant qu'elle devrait avoir honte d'être si peu présentable. Mais elle abandonne finalement son sourire taquin lorsqu'elle aperçoit le sujet du problème. Elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, observer ses maigres bras puis la bête, elle ne voyait pas comment elle pouvait apporter son aide.

Il me semble bien empêtré ! Dites-moi, comment puis-je aider ?
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Alphonse Tabouret
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Alphonse Tabouret


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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptySam 16 Fév - 14:25

Le champ n’était pas bien loin, et il ne fallut que quelques minutes au jeune homme pour le rejoindre, la boue du chemin éclatant sous le galop de sa monture, comprenant d’autant mieux la panique du gamin venu l’avertir dès qu’il aperçut la scène de l’accident: ce n’était pas un simple cheval qui était venu s’embourber, mais un de ces monstres magnifiques aux flancs épais et taillés pour résister à quasiment toutes les tâches les plus lourdes à exécuter
Sautant lestement de la monture qu’il s’était trouvée à l’écurie, il fit quelques pas, restant brièvement incapable d’aligner ses idées pour sortir cette dizaine de quintaux enfoncée dans la boue et qui, paniquée, tentait de s’en extirper pour mieux s’y enfoncer en secouant son cou énorme et en tentant de battre des pattes. La sangle qu’il avait amenée ne suffirait peut-être pas, et les deux chevaux réclamés ne seraient vraiment pas du luxe.


Damn ! Alphonse ! Que le Très-Haut soit loué ce n'est pas vous qui êtes englué ! Cela aurait été très gênant de vous passer la corde au cou pour vous sortir de cette affaire

La voix taquine de Mina l’arracha aux faits qu’il ne cessait d’énumérer afin de mieux mesurer l’ampleur de la tâche et il tourna vers elle un visage sur lequel le sourire de sa remarque se partageait la gravité du moment. Il avait renâclé quand on lui avait imposé son union, s’était cabré, frémissant jusqu’au museau, grattant le sol comme un animal sauvage en cage et pourtant… pourtant la corde était autour du cou, et si le nœud était encore lâche, il n’est restait pas moins comme un poids sur sa poitrine. Si le fauve avait cédé, l’équidé le ferait aussi, juste retour des choses.

-Miss, croyez moi, j’aurais préféré que cela soit moi… l’effort à fournir aurait été moindre. Je n’ai pas son gabarit, ajouta-t-il en désignant le percheron boueux… Son regard s’attarda plus précisément sur l’écossaise, détaillant l’ensemble crotté par les éclaboussures de sa cavalcade tandis qu’elle glissait du haut de sa monture pour rejoindre l’herbe détrempée. Il était toujours charmant de voir les demoiselles les plus précieuses aborder des airs auxquels on n’aurait jamais pensé les soumettre et n’ayant fait qu’entrapercevoir Mina aux détours de ses allées et venues dans la Ruche, il n’aurait pas pu se résoudre à l’imaginer avec de tels accents champêtres, elle qui affichait aussi naturellement les gestes mesurés son haut lignage des îles, et cependant, cela ne lui allait pas si mal que ça. Le regard de la gaélique le délaissa pour embrasser la bête, en restant brièvement désarmé au même titre que lui.

Il me semble bien empêtré ! Dites-moi, comment puis-je aider ?

Il jeta un coup d’œil vers la Ruche, espérant y voir une agitation leur assurant des renforts mais le hennissement sonore du cheval le poussa à délaisser l’attente au profit d’une action immédiate.

-Commencez par glisser cette corde autour de l’arbre avec assez de lest pour me laisser de la marge, lui fit-il en désignant un chêne épais à quelques mètres. Je vais aller tenter de lui passer la sangle pour avoir un point d’attache. Il la noua à sa taille avant de lui tendre l’autre extrémité, la gardant un instant en main, le temps d’accrocher le regard de la brune au sombre du sien. Il vous faudra peut-être venir me prêter main forte là-dedans par la suite. D’un mouvement de la tête, il désigna la marre de boue, et sous le sérieux de sa remarque, ne put s’empêcher une taquinerie qui se délaya dans le sourire qui venait de se peindre à ses lèvres. Enlevez au moins vos bottines…

Lui tournant le dos, il se débarrassa de son manteau et de ses chaussures, avant d’avancer dans le marasme boueux qui lui faisait face, avec une lenteur calculée, sous l’œil exorbité et paniqué du cheval de trait.

-Allons, allons l’ami, je viens en paix, lui assura-t-il à mi-voix au travers d’une mâchoire vaguement crispée, le froid visqueux de la boue s’insinuant au travers du tissu de ses braies, apposant à sa peau encore échaudée de ses précédents efforts, une morsure froide et désagréable, pendant qu’il déroulait la sangle entre ses mains. Connaissez-vous des mots doux pour les chevaux dans votre langue, Miss ? J’ai peur que le flamand ne soit pas de circonstances pour ce genre de tendres manœuvres, marmonna-t-il en s’enfonçant jusqu’à la taille pour arriver jusqu’au percheron vers lequel il tendit une main amicale pour lui flatter le flanc et le rassurer.


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axelle
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptySam 16 Fév - 16:36

[Le vieux, la carne et l’impotente]

Elle aurait bien passé encore toute la journée planquée au fond de son lit à roupiller, cachant ses lèvres encore trop pales, son teint de cire et ses yeux trop cernés à la vue de tous. Mais cela, c’était sans compter sur l’Ancien qui avait ramené son adorable fraise dans la chambrée de la Bestiole, indifférent à ses grognement et autres rebuffades et qui à force de paroles douces, l’avait tirée de ses draps, et après l’avoir aidée à sa toilette, lui avoir changé son bandage en badinant gaiement l’avait entrainée dans une promenade en chariote aux abords de la Ruche, arguant qu’il était grand temps qu’elle reprenne des couleurs.

Et bien sûr, elle n’avait rien pu lui refuser à son Papinet adoré, et si les cahotements de la charrette dans le sol boueux n’avaient pas été des plus confortables, elle avait adoré sentir à nouveau la brise fraiche sur son visage et écouter le Vieux lui parler de sa Jeanne, les yeux pétillants comme un gamin, emplissant Axelle de bonne humeur et la regonflant de vie. Elle même s’était laissée aller à quelques confidences sur ce qui c’était passé à Dijon, et pas seulement les batailles… Et cela lui avait fait un bien fou. Avoir frôler la mort et l’avoir semer étant tout aussi délicat à guérir qu’un flanc transpercé de part et d’autre, et les cicatrices laissées, toutes aussi laides.

Sur le chemin du retour, la mule faiblissait le pas. Vraie qu’elle commençait à se faire vieille cette entêtée, mais compagne depuis tant de temps qu’Axelle, malgré ses agacements s’était prise de tendresse devant ses grands yeux écarquillés et ses oreilles déplumées. Et c’est donc soulagée de trouver une occasion de laisser la bête se reposer sans l’avouer que l’étrange convoi se dirigea, bringuebalant en tous sens, vers les éclats de voix non loin.

Si ce ballotage avait laissé la Bestiole pâlichonne, sa stupeur en découvrant Alphonse enlisé dans la boue à faire les yeux doux à un canasson sous les yeux d’une Mina boueuse lui décrocha littéralement la mâchoire inférieure.


Mais… mais… qu’est c’ vous fichez… ne trouva t’elle qu’a dire devant une situation somme toute évidente, sous le regard amusé du vieux qui s’éloignait laissant là charrette, mule et infirme pour aller préparer les prochains soins destinés à la Bestiole.
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Mina.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptySam 16 Fév - 23:41

Alphonse Tabouret a écrit:

-Miss, croyez moi, j’aurais préféré que cela soit moi… l’effort à fournir aurait été moindre. Je n’ai pas son gabarit

Oui bon, autant dire que son trait d'humour était tombé à l'eau, ou alors l'homme s'amusait-il à la mettre mal à l'aise en lui rappelant le sérieux de la situation ? Mais cette pensée n'était pas restée bien longtemps car c'est le "Miss" qui attira surtout l'attention de la jeune femme. Mot doux à l'oreille, au point de faire briller les pupilles si sombres de l'Almanach, de nombreuses images émoustillèrent l'esprit de celle-ci au point de l'étourdir quelque peu. Depuis quand ne l'avait-on plus appelée comme ça ? Que l'Ecosse et ses terres pluvieuses lui manquent ! C'est d'ailleurs troublée par cette politesse qu'elle écouta attentivement les instructions d'Alphonse.

Celui-ci, déterminé, lui désignait un arbre dont elle repèra rapidement la position et lui tendit une corde qu'elle récupèra d'un geste gauche et mal assuré. Le sol glissant obligea la Précieuse à piétiner doucement, réquisitionnant toute son attention pour ne pas tomber. La lippe se retroussa comme l'aventurier lui montrait qu'il comptait bien s'engager dans la marre et qu'apparemment il lui faudrait le suivre. Mina pâlit légèrement, se forçant avec toute la peine du monde, à ne pas déguerpir et vite. Il était déjà très inhabituel pour elle de côtoyer qui que ce soit et d'autant plus un homme, en aparté et ainsi souillée, si en plus elle devait partager un bain de boue avec, même pour une cause aussi noble que celle de sauver la vie d'un bestiau.. Gros effort que fut celui de la jeune femme pour être encore là, la corde étrangement rêche entre ses mains de coquette.
Mais si cette information inquiétait la Wolback-Carrann, c'était sans compter sur l'humour pour le moins très personnel de l'ami/amant/frère d'Axelle, qui réclamait une chose que jamais, elle aurait cru pouvoir entendre de la bouche d'un homme qui ne fut pas son époux. "Enlevez au moins vos bottines…" Pour le coup les couleurs revinrent à grande vitesse pour teinter les hautes pommettes de la jeune Scott et c'est balbutiante qu'elle parvint à répondre finalement.


En..enlever mes bo...bottines dites-vous ? Oh je crois pas que mes pieds nus sauront... sauront mieux avancer que ceux chaussés ! Non et puis toute cette boue ! Oh my God !

Vous l'aurez compris, c'est une Gaidel perturbée, outrée et marmonnante qui s'éloignait vers l'arbre afin d'en ceindre le tronc de la corde tendue. Prenant bien soin de laisser du mou pour éviter de perdre le taquin -idée qui à cet instant effleura l'esprit de la brune- Mina se rapprochait du secouriste improvisé lorsqu'elle entendit la voix de la Bestiole l'incitant à se retourner pour la découvrir à l'évidence, étonnée. Pendant quelques secondes, les obsidiennes passèrent sur la silhouette du vieux à qui elle tira imperceptiblement la langue, puis revinrent sur la gitane, s'imaginant -pour son plus grand soulagement- que celle ci pourrait peut être plonger dans la bouillasse à sa place. Grave erreur de l'étourdie, ayant omis le fait que sa collègue blessée, ne pourrait rien faire si ce n'est de superviser l'action. Mais laissons cette mauvaise nouvelle pour plus tard et revenons-en à la Gael, qui souriait, soulagée, vers son amie.

Oh Axelle, t'es là.. il y a cette malheureuse bête coincée là.. et comme tu vois, je.. enfin nous, tentons de la sauver.

Puis de se retourner vers le brun affairé et de s'adoucir légèrement en percevant l'agitation de la bête. Les lèvres murmurèrent entre quelques claquements de langues :

Slowly.. Don't be afraid.. Maybe you'll be able to push him in the mud later*.

*Doucement, n'ai pas peur.. Peut-être pourras tu le pousser dans la boue plus tard.

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gwenn.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyLun 18 Fév - 4:32

La Thervay était occupée à un ourlet capricieux, confortablement installée dans son atelier, les yeux fatigués à force de se concentrer sur l'exigeance des points à exécuter, quand l'arrivée d'un ouragan boueux la fit bondir de son siège. Lâchant son ouvrage, elle sauta sur ses pieds et se rendit compte qu'en fait de tornade, il ne s'agissait que d'un adolescent au patois déplorable et surement prit de folie, au vu de son agitation, mais que la catastrophe n'en était pas moindre. Elle ne pouvait détacher son regard de la nappe épaisse et nauséabonde qui commençait à s'étaler au sol, glissant insidieusement des bottes et des vêtements du gamin sur le sol impeccable, alors que des jets projetés par ses gestes exagérés venaient s'étaler autour de lui, çà sur les tentures, là sur l'étagère chargée de tissus.
Hésitant à appeler des renforts pour évacuer le forcené, elle arriva cependant à se concentrer sur son discours, et sa physionomie changea du tout au tout, passant de l'horreur et de la perplexité à l'inquiétude.


Un cheval embourbé dis-tu ? Bien, qu'on fasse harnacher ma jument, au trot ! Moi j'arrive !

Oui, qu'il aille au plus vite, ce gamin défiguré par la fange. Qu'il s'en aille avant de finir de dévaster son atelier !

Une fois parti, elle passa dans sa chambre pour se changer et convenir d'une tenue qui seyait davantage à la situation, puis elle descendit aux écuries où elle enfourcha sa jument blanche avant de rejoindre les lieux indiqués par l'adolescent où se passait le drame.


La scène aurait pu être comique d'un point de vue extérieure. Mina, Alphonse et Axelle étaient déjà sur place, les deux premiers couverts de boue s'activant autour d'un cheval à la stature imposante, tandis que la troisième semblait totalement perplexe.


He bien !
S'exclama-t-elle d'un ton amusé. Vous voilà devenus des bons samaritains animaliers ?

Descendant de selle, elle considéra la situation avec sérieux. Le cheval était visiblement paniqué, mais autant par l'effervescence qui se faisait autour de lui que par sa situation.

Alphonse, soyez gentil, aveuglez-le, qu'il arrête de s'agiter ainsi !

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Alphonse Tabouret
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyMar 19 Fév - 1:23

En..enlever mes bo...bottines dites-vous ? Oh je crois pas que mes pieds nus sauront... sauront mieux avancer que ceux chaussés ! Non et puis toute cette boue ! Oh my God !

La préciosité de l’écossaise parvint à l’amuser d’un sourire jusque dans la mélasse dans laquelle il pataugeait tandis qu’il avançait vers l’animal, trop distrait par son souffle bruyant, par l’attention que lui demandait son approche pour voir la mule transporter sa carriole et ses promeneurs jusqu’à eux.
La coquetterie des femmes ne finirait jamais de l’émerveiller tant elle se révélait à la fois magistralement décalée et parfaitement justifiée dans les moments les plus aléatoires et ce fut en tournant la tête pour taquiner l’écossaise qu’il aperçut alors la gitane fraichement déposé aux abords du drame. L’habitude de retrancher la moindre fluctuation de l’âme prit automatiquement le relais et laissa à son visage une expression détachée qui dura une seconde ou deux, avant de se désagréger au profit d’un sourire effilé quand ses yeux ses permettaient de dévaler prestement les courbes amaigries de la danseuse.
Leur dernière rencontre remontait à son départ pour Dijon. Deux mois s’étaient écoulés, dans le silence têtu de leur orgueil, de cette indépendance dont ils avaient tant besoin, elle par défi, lui par réflexe, et ni l’un, ni l’autre n’avait donné signe de vie. Quand il était arrivé trois jours plus tôt à la Ruche, c’était le personnel qui l’avait prévenu qu’Axelle n’était revenue que récemment, qu’elle restait alitée, refusant de sortir, de recevoir qui que ce soit et bizarrement, il n’avait eu aucunement envie de chercher à bouleverser cette volonté. Il avait entendu parler des évènements qui s’étaient déroulés en Bourgogne, il savait à quel point le sang avait coulé avant que la ville ne perde ses allures de champ de bataille, et de juste savoir que la gitane en était revenue avait suffi à lui apaiser l’esprit. Quand on a l’habitude de ne rien avoir, on se contente de peu.
Et désormais elle se tenait là, maigre comme un clou, émaciée, pale, les traits tirés, la bouche ouverte de stupéfaction devant la scène dans laquelle ils avaient été forcés de rentrer et certains de plein pied.


Oh Axelle, t'es là.. il y a cette malheureuse bête coincée là.. et comme tu vois, je.. enfin nous, tentons de la sauver.

-Miss Wolback a en effet l’extrême bonté de sacrifier ses dentelles pour moi… ou plutôt pour lui, rectifia-t-il en laissant son regard amusé glisser sur l’écossaise tandis qu’il désignait l’équidé du menton alors que le galop d’un autre cheval sonnait dans le chemin ascendant à la Ruche, laissant apparaitre la troisième Grâce du mas. Il resta une seconde perplexe, absolument convaincu que le matin même quand il l’avait salué au détour d’un couloir, elle ne portait pas cette tenue là et fut définitivement conquis par l’idée que malgré la précipitation qu’entrainait la nouvelle du sauvetage, elle n’en avait pas perdu le sens de l’esthétique et s’était changée.

He bien ! Vous voilà devenus des bons samaritains animaliers ?
lança-t-elle en descendant de sa monture, examinant à son tour la scène avant de rajouter, pertinente: Alphonse, soyez gentil, aveuglez-le, qu'il arrête de s'agiter ainsi !
-C’est que j’ai laissé tous mes foulards dans ma penderie, je n'avais pas prévu ce genre de sortie..., rétorqua-t-il dans un sourire tel qu’on ne pouvait y percevoir que la taquinerie bon enfant. A moins de sacrifier ma chemise, je crains Mesdames qu’il ne me faille… Son pied s’enlisa brusquement et le fit chanceler, sur le point d’exaucer Mina… l’un des vôtres, conclut-il en reprenant un équilibre précaire près de l’encolure du cheval, enfoncé dans la boue jusqu’à la taille. Sa main s’apposa lentement à la peau brulante de l’animal… Et vous seriez des anges de me le faire venir jusqu’ici, acheva-t-il en leur lançant un sourire particulièrement espiègle, sachant qu’elles ne pourraient décemment pas lui demander de revenir à la berge après le trajet déjà effectué.
Les doigts parcourant lentement le poil ras et fumant du percheron, il se fendit d’un air sifflé doucement dans le prolongement de son sourire (*). On ne passe pas dix ans à chavirer entre les bras d’un anglais sans retenir quelques petites choses et si parfois les mots lui échappaient, les sons eux gardaient un sens précis à sa mémoire




(*) Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher... En espérant que vous me passiez l'anachronisme pour l'hommage Wink
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axelle
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyVen 22 Fév - 17:17

Deux longs mois loin de sa Ruche, deux mois bien trop longs se rendit t’elle soudain compte et voyant ses deux adorables Bonbons et son non moins irrésistible modèle. D’un seul coup, elle réalisa comme tout cela lui avait manqué, trop occupée qu’elle avait été à recevoir les ordres et à les transmettre aux membres de sa section, tout en s’assurant, malgré l’état déplorable du marché dijonnais à ramener tous les jours de quoi se nourrir et s’assurer un minimum de confort à sa Bidulette. Puis après ce qu’elle appelait sa « chute » trop repliée sur sa propre douleur et une visite surprenante pour penser à autre chose que relever le nez et reprendre sa route. Mais là, adossée sur sa chariote, elle n’avait plus qu’une envie, regarder les premiers bourgeons qui parsemaient les murs de la Ruche prendre le temps d’éclore, et attendre, avec impatience, que le soleil lui morde les épaules sous le chaos du chant des cigales.

Un léger sourire répondit à celui d’Alphonse dont elle retrouvait les traits avec une joie non feinte. Elle aurait bien été s’embourber dans la boue avec lui, sans la moindre hésitation même, mais son état lui interdisait encore ce genre de jeu. Néanmoins, à la joie des retrouvailles succéda rapidement l’angoisse. Ces sales bêtes qu’étaient les canassons, Axelle les détestaient, ne voyant dans leurs dents trop grandes et ses crinières sauvages que certains trouvaient magnifiques, qu’une preuve flagrante de leur mauvais caractère et de leur sautes d’humeur bien trop impulsives pour mériter la moindre confiance. Et une peur irraisonnée de voir Alphonse se prendre un mauvais coup de sabot l’assaillit. Si elle était réduite à regarder la scène, rien ne l’empêchait néanmoins de l’aider comme elle pouvait. Aussi, dénoua t’elle le foulard bariolé maintenant son bras en écharpe, la protégeant des gestes trop brusques dont elle était coutumière, et surtout de leurs répercutions, et le laissa se balancer dans la brise encore fraiche de cet après midi d’hiver.

Et prenant un air de défit, camouflant son angoisse, lança d’une voix pleine.


Hé, les Bonbons, j’paye ma tournée d’hydromel à celle qu’aura l’cran d’salir ses jupons dans la boue. Et à dire vrai, j’crois bien qu’c’est vous qu’allez en être d’vot’ poche. Allez, prouvez-moi qu’j’m’trompe.

Quand à la première qui voudrait voir le brun se délester de sa chemise, mieux valait ne pas savoir à quoi elle s'exposait.
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gwenn.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyLun 4 Mar - 10:20

Citation :
C’est que j’ai laissé tous mes foulards dans ma penderie, je n'avais pas prévu ce genre de sortie... A moins de sacrifier ma chemise, je crains Mesdames qu’il ne me faille… l’un des vôtres. Et vous seriez des anges de me le faire venir jusqu’ici

Aurait-il douté de son sens de l'observation ? Bien sûr qu'elle savait pertinement qu'il n'avait pas de foulard, pas plus qu'elle d'ailleurs. Aux grands maux, les grands remèdes, s'il lui fallait sacrifier sa précieuse chemise, pourquoi pas ? Quant-à se délecter du remarquable spectacle qu'une telle éventualité pouvait offrir, cela n'effleura pas une seule seconde la coquette. Son coeur ne battait que pour un seul homme, et la situation ne se prêtait guère à ce genre de roucoulades.
Elle perçut parfaitement la perte d'équilibre du brun, et ses lèvres affichèrent un sourire goguenard. Son impertinence qui sommeillait toujours en elle ne tardant jamais à refaire surface, elle répliqua, moqueuse :


Faites donc attention à votre équilibre, si vous ne voulez pas être sauvé à votre tour !

Nul doute qu'un tel cas ne pourrait qu'égratigner l'orgueil du mâle, et elle prenait un malin plaisir à sous entendre que se faire sauver par trois femmes ne serait pas de la meilleure publicité pour lui. Puis reprenant son sérieux, elle échangea un regard avec Mina, peut enthousiaste à l'idée d'enfoncer ses bottes immaculées dans le cloaque boueux. Mais il fallait bien que quelqu'un se décide, et le courage était un des autres attributs de la Thervay. Se saisissant avec humeur du foulard tendu d'un air de défi par Axelle, elle se rapprocha à nouveau du bourbier, fronçant le nez, frissonnante à l'idée d'y plonger ses délicates bottes.

Hum... vous êtes sûr... pour votre chemise ?

Elle n'eut pas le temps d'en rajouter. Surprenant le regard assassin de la gitane, elle se mordit la lèvre, partagée entre confusion et hilarité, se rendant brusquement compte de ce que sa question impliquait. Elle adopta une attitude désinvolte et reprit :

Bon, on va y aller hein...

Il lui fallut encore quelques secondes à contempler la boue peu engageante pour réussir à surmonter sa répulsion. Serrant les dents, elle ferma les yeux au moment du contact de l'extrémité de sa botte droite avec l'eau noirâtre et épaisse. Puis ce fut le tour de l'autre pied, et elle s'autorisa à rouvrir les yeux, pour lancer son regard vers son objectif. Hors de question de traumatiser son inconscient à voir l'état de sa mise après une telle injure !
La boue était gluante, nauséabonde, et surtout... glissante. Tel un équilibriste sur son fil, la jeune femme étendit les bras en croix pour assurer son aplomb et éviter la catastrophe d'une chute. Sans se retourner, elle lança à la gitane :


Axelle, il me faudra bien plus qu'une tournée d'hydromel pour me faire oublier ça !

Enfin, après un parcours hasardeux qui lui sembla durer une éternité, elle arriva près du cheval, qui encensait de la tête furieusement, roulant des yeux blancs, donnant tour à tour des coups de reins et des ruades pour tenter de se dépêtrer, inconscient au fait que le sauvetage était en cours. Mais sa masse était telle que toute tentative de sa part, sans aide extérieure, était impitoyablement vouée à l'échec. Evitant soigneusement la tête qui pouvait devenir aussi redoutable qu'un martel, elle se glissa le long de l'encolure blanchie d'écume, et d'une dextérité preuve d'une grande expérience, elle noua rapidement le foulard sur sa tête, passant sous la gorge, obturant la vision de l'équidé. Celui ci dans un premier temps, secoua encore plus furieusement la tête, et Gwenn crut bien qu'il allait devenir fou. Mais bientôt, perdu sans un de ses sens les plus primordiaux, celui-ci se calma, préférant se reporter sur l'ouïe et l'odorat, qui cependant réclamaient une plus grande concentration et donc, plus de calme. La jeune femme se mit alors à lui caresser la peau soyeuse et sensible de son nez, tout en lui parlant d'une voix apaisante.

Là, ça va aller mon tout beau.

L'animal pointa des oreilles vers l'origine de la voix, les naseaux frémissants, tout son corps ondulant de frissons de frayeur. Ils ne pourraient pas le garder dans cet état de calme relatif bien longtemps. Elle se tourna vers Alphonse :

Et maintenant ? Une idée pour le sortir d'ici ? Je vous préviens d'avance, hors de question de le hisser sur mes épaules !

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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyMer 13 Mar - 3:05

Wolback ? Alphonse venait de hérisser la jeune femme par un simple nom incomplet. Incroyable comme une simple erreur nominative peut friser la catastrophe. N'appréciant pas le moins du monde être rapprochée de près ou de loin à cette branche de la famille, il n'y a qu'un membre Wolback qui trouvait grâce aux yeux de la jeune femme : Edmond... son nain de cousin qu'elle affectionnait particulièrement. Les obsidiennes s'assombrirent, tandis que la fine bouche se retroussait en une moue boudeuse et mécontente, très typique chez la jeune femme.

Carrann... Wolback-Carrann.

Marmonna-t-elle, par habitude. Mais le temps n'était pas aux remontrances et très vite, la Pie fut attirée par un tout autre problème. La gitane, infirme, tendait un foulard du bout des doigts et semblait très amusée à l'idée d'envoyer l'une des deux dans la gadoue. La proposition d'Axelle semblait totalement à côté de la plaque aux yeux écossais. Une simple tournée ? Contre un vrai calvaire ? C'était à se demander ce que fumait la Bestiole, en tout cas c'était rien de bon. D'ailleurs l'Almanach n'entama aucun geste vers le tissu tendu et attendit que la serviable Gwenn se jette à l'eau la boue, elle même engoncée dans quelques centimètres de glaise collante, obligée de tendre les mains de côté pour ne pas perdre l'équilibre, tout comme le ferait un peu plus tard la Bonbon number 1, qui évoluerait tel un étrange oiseau, jusqu'au cheval et donc, jusqu'à l'homme aussi.

La remarque sur la chemise eut le don de la faire glousser. Cela lui rappelait d'autres temps, dans son "île" natale, où elle observait les jeunes travailleurs depuis les fenêtres du domaine. Il faisait bon, c'était l'été, et les rayons pâles du ciel écossais qui filtraient par les nuages éparses offraient tout de même assez de chaleur pour que les jeunes gens aient envie d'exhiber leur toute neuve musculature, aux yeux des demoiselles du village. Constamment surveillée par son père, ou son aîné, la Scott profitait de ces petites scènes volées, avec l'envie, parfois, de se joindre aux autres jeunes femmes afin de minauder et de se laisser conter fleurette. A présent qu'elle était loin de ces deux hommes surprotecteurs, elle était en revanche plus que formatée par leurs principes rébarbatifs et elle craignait presque qu'Alphonse s'exécute et leur dévoile son torse. Idée qui fit aussitôt son effet sur les joues juvéniles, les teintant d'un pourpre ravissant, quoiqu'embarrassant.

Cherchant à s'arracher à cette vision déplacée, surtout devant Axelle, dont elle ne connaissait toujours pas la nature de sa relation avec le frère/ami/amant, Mina voulut changer de place et s'éloigner un peu de la marre, en oubliant la corde qu'elle venait à l'instant de tendre. L'effet fut immédiat. D'abord les bras s'agitèrent en quelques tours éparpillés, le corps menu allant d'avant en arrière de plus en plus rapidement, la bouche entrouverte en un O dont le petit cri de surprise n'eut pas le temps de terminer son envolée, que déjà, elle voyait le sol venir à elle, mains en avant. Les pieds englués n'avaient pas pu se libérer à temps pour rattraper sa maladresse et la Gaidel mit un certain temps avant d'oser se redresser, absolument honteuse, le visage éclaboussé de boue et le reste du corps totalement camouflé derrière cette onguent marronâtre.


Damn !! Shame on me ! Bloody mud !*

La jeune femme les enchaîne, tentant en vain, de retirer les souillures de sa robe, l'étalant bien plus sous son regard désespéré.

Bien, bien... Bon on la bouge cette bête ? Faut-il que je la tire de mes bras pour avoir le droit à un bain ? Axelle ! Tu me donneras mon bain pour la peine !

Un poil enragée la Précieuse ? Si peu ! Et l'hystérique d'attraper la corde en lançant un regard interrogateur aux deux trois -avec le cheval- embourbés.

* Misère !! J'ai honte ! Maudite boue !
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyDim 17 Mar - 13:48

Faites donc attention à votre équilibre, si vous ne voulez pas être sauvé à votre tour !

A la remarque, Alphonse répondit d’un sourire. L’orgueil était à ses yeux une chose bien plus personnelle que ce que les autres pouvaient percevoir de lui, et tomber dans la boue ne l’aurait pas écorché plus que cela. La vraie humiliation ne se jouait pas dans des vêtements crottés, mais au bout d’un index paternel en ce qui le concernait, aussi, loin de l’indisposer, il répondit, léger, espiègle à l’attention de la couturière, en la voyant approcher du sinistre, le visage maculé d’une moue de profond mécontentement :

-Sauvé par des doigts aussi délicats ? Ah..., soupira-t-il, rêveur, ...ne me tentez pas, Dame…
Hum... vous êtes sûr... pour votre chemise ? Bon, on va y aller hein...

De lui-même, il n’aurait jamais espéré un jour assister à une telle scène. D’abord cette observation froide du milieu qui lui faisait face avant que Gwenn, le foulard en main, n’y plonge le bout d’une botte, fermant les yeux pour s’épargner ce spectacle et ne les rouvrir que quand le mal serait fait… Il resta un instant subjugué, se demandant pourquoi diable les femmes manquaient à ce point de sens pratique, car ce n’était au fond pas l’envie de voir une demoiselle pieds nus qui l’avait incité à faire se déchausser l’écossaise, mais bien, la logique la plus élémentaire. La boue s’infiltrant, l’appel d’air et l’effet de ventouse se risqueraient à chaque pas trop enfoncé ; au mieux, elle perdrait la botte, au pire, c’était elle qui finirait par devoir être sauvée, ce qui au fond, taquina l’espièglerie du félin, ronronnant à cette idée délicieuse de voir la plus fière des trois se débattre avec les éléments.
A quelques mètres, au moment même où la Dame de Thervay s’apprêtait à avancer, il lui sembla entendre l’écossaise pouffer doucement et quand il tourna la tête vers elle, ce fut pour la voir battre désespérément des bras sans succès, atterrissant de tout son long dans la boue des alentours de la vaste pataugeoire, tandis que sa nouvelle coéquipière bandait adroitement les yeux de l’équidé et se trouva presque surpris de la voir à ses côtés quand il jeta un coup d’œil au cheval.
Quand elle se redressa, Mina était selon ses critères, dans un état lamentable, mais portait dans ses stigmates tout ce qu’il y a de plus beau dans la Vie : l’imprévu. Pour elle, c’était de la boue, matière sale et répugnante, et pour le jeune homme, un masque de divinité païenne qui se muait sous l’ombre de son courroux, et il la trouva un instant si ravissante ainsi souillée, qu’il ne put s’empêcher un sourire attendri une fraction de seconde, portant un regard amusé sur Axelle.


-Vous avez bien de la chance d’avoir une excuse pour y échapper, sinon, je n’aurais pas manqué de vous y trainer dedans, lui lança-t-il avant de tourner la tête sa voisine qui l’interpelait
Et maintenant ? Une idée pour le sortir d'ici ? Je vous préviens d'avance, hors de question de le hisser sur mes épaules !
-Et moi qui avait tout misé sur vous, fit il en accentuant sa raillerie d’une moue vaguement maussade que trahissait un éclat taquin dans la prunelle. Et bien soit, nous utiliserons plutôt une autre possibilité, admit-il en lui montrant la sangle. Miss ? , fit il à l’attention de Mina en enfonçant la dextre tenant un bout de la briderie dans la boue attenante au flan brulant de l’animal, attachez mon cheval à la corde. Quand je vous le dirais, vous le ferez avancer. Dame, au point où nous en sommes, vous me pardonnerez cette ultime familiarité, mais… pourriez-vous plonger la main dans ce bourbier et essayer d’attraper la sangle que je vous tends, qu’on y accroche la corde par la suite ? reprit-il à l’attention de Gwenn, s’enfonçant dans la boue froide jusqu’à ensevelir l’épaule, la sentant définitivement s’insinuer à sa peau, l’enferrait d’une main glacée, et s’étirant, au maximum, le long de la courbe rebondie du ventre de l’équidé fébrile pour éviter autant que possible le même sort si désagréable à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyLun 18 Mar - 19:35

Hilare, le mot était faible. Et fichtre, que cela faisait du bien ! Là, adossée au montant de la chariote, l’œil goguenard de la Bestiole allait en venait des uns aux autres, brillant d’amusement. Gloire à ce canasson de lui offrir ce spectacle dont elle jubilait, franchement moqueuse, elle, celle qu’on qualifiait si facilement de gueuse, de mendiante, de pouilleuse. Oh, bien sûr, ces mots là ne sortaient pas de la bouche des trois embourbés, mais être propre comme un sous neuf quand les deux bonbons, dégoutés, étaient boueuses comme un porc dans son auge, était tout simplement jouissif. Peut être, si les deux bonbons n’avaient pas tenté de reporter leur agacement sur elle en exclamations aussi déplacées que désespérées aurait t-elle tenté de camoufler son fou rire. Mais entre Gwenn se plaignant qu’une tournée était insuffisante et Mina qui voulait la voir lui frotter le dos, pourquoi se gêner ? Après tout la Bestiole n’y était pour rien si ce fichu bourrin c’était embourbé ! Quand à Alphonse, elle évitait de trop le regarder, cette mélasse bien que manquant cruellement de pigments colorés lui rappelait des souvenirs bien trop piquants pour s’y attarder trop.

En fait, il y avait bien autre chose qui réjouissait la Bestiole. Cet autre chose, tout à fait inconsciente, était de pouvoir rire de la boue, elle qui n’en avait que trop bouffé en terres Dijonnaise. Cette boue au gout de sang qui sans l’aide une brune nattée et boiteuse l’aurait engloutit sous les bottes et les sabots des chevaux. Oui, sans cette brune, le corps de la Bestiole serait à cet instant oublié de tous, anonyme dans la boue encore gluante de Bourgogne. Et rire à présent de cette situation plus que cocasse était libérateur comme rien, chassant un premier démon de sa cervelle encore hantée de ce qu’elle avait vécu et surtout, vu.

Néanmoins, un danger tout autre que celui d’être achever par une vase étouffante se profilait. Celui que les deux bonbons vexés de ses éclats de rire ne veuillent se venger et l’entraine dans les réjouissantes communes. Or, être la seule propre et présentable était bien trop rare pour ne pas en profiter. Et regarder Alphonse de loin, quand elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps, étrangement pénible. C’est dans les cocons qu’ils savaient s’aménager qu’elle voulait le retrouver. Malgré l’amusement, elle n’avait qu’une idée, partir.

Aussi se décrocha t-elle de sa charrette, attrapant les rennes de sa mule et lança d’une voix encore plus cassée que de coutume par le rire contenu.
Gwenn, une tournée suffira, j’pas envie d’t’voir rouler sous les tables après t’être rouler dans la boue. Mina, j’pas besoin d’t’donner d’bain, t’viens juste d’en prend un magnifique ! De justesse elle s’empêcha de pouffer bêtement devant leurs trognes boudeuses et chiffonnées. Pis franchement, z’êtes bien trop mignonnes comme ça pour j’risque d’vouloir vous égaler et jamais j'serai à la hauteur ! Elle glissa un regard à Alphonse, amusée et légèrement complice. Puis dans un geste qui ressemblait à tout sauf à elle, elle fit voler d’une main coquette ses mèches brunes et poussa le vice jusqu'à épousseter sa vielle robe rouge et s’exclamant : en plus, j’dois aller m’changer, j’ai une p’tite tache d’boue ! Et son sourire s’étira, sournoisement poli quand elle se retourna, reprenant sa route vers la Ruche d’un pas exagérément chaloupé et léger.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyMar 19 Mar - 10:56

Gwenn vit avec consternation Mina opérer un vol plané qui se conclut par un "splash" gluant et sinistre dans la mare noirâtre, et leva les yeux au ciel, adressant une muette et court prière au Très Haut pour qu'elle évite le même sort. Mais déjà la voix d'Alphonse se faisait entendre :

Dame, au point où nous en sommes, vous me pardonnerez cette ultime familiarité, mais… pourriez-vous plonger la main dans ce bourbier et essayer d’attraper la sangle que je vous tends, qu’on y accroche la corde par la suite ?

Avait-elle donc bien entendu, ou son ouïe lui jouait-elle des tours ? Elle regarda le brun avec incrédulité, il lui aurait demandé d'embrasser un cochon pesteux que l'effet aurait été le même. Quoi donc ? Il lui demandait de plonger sa dextre dans cette bouillie infâme et nauséabonde, alors qu'elle était déjà souillée jusqu'au delà de ses bottes, sans parler des éclats de boue qui mouchetaient les parties visibles de son corps et ses vêtements ? Si elle avait sû, elle aurait enfilé une tenue plus fermée, qui aurait protégé sa gorge à présent maculée de projections fangeuses. Décidément, rien ne lui serait épargné !
Elle continua un instant de caresser l'encolure de la bête, tentant de garder son calme, une pointe d'irritation perçant dans son regard. Seigneur, se remettrait-elle d'un tel traumatisme ? Rien n'était moins sur... Bien entendu, elle n'oubliait pas ses origines modestes, mais depuis sa rencontre avec celui qui était devenu son époux, puis son annoblissement, elle avait des gens pour s'occuper des basses besognes, et avait prit goût à avoir les mains douces et délicates, sans les cals disgracieux qui témoignaient d'une routine besogneuse. Elle était sur le point de suggérer à son interlocuteur que quitte à être dans la boue jusqu'au cou, il pouvait toujours continuer le travail et tenter une exploration sous marine du desous du ventre de la bête, quand la voix de la Bestiole lui parvint, piquée d'amusement mal contenu. Se tournant vers elle, elle s'exclama :


Foutredieu, Axelle, attends voir que je t'attrape ! Enfer, ce n'est pas permis de se foutre de nous ainsi alors qu'on se démène autour de ce maudit bourrin, que le diable l'emporte ! Viens donc me voir et c'est pas qu'une bordel de tache que tu vas avoir !

Elle continua de vitupérer contre son amie alors qu'elle s'éloignait, lâchant de nouvelles bordées de jurons à en faire pâlir le plus vulgaire des charretiers, se surprenant elle-même à connaitre un language aussi coloré. Elle ne cessa qu'une fois la silhouette de la gitane disparue au détour du chemin, et se tourna vers Alphonse le rouge aux joues, haletante, trop courroucée pour avoir la moindre honte de son débordement.

Allons donc, passons cette maudite sangle et qu'on en finisse !

Surmontant sa répulsion, elle plongea résolument sa main dans la boue glacée qui la fit tressaillir de répugnance au contact à la fois visqueux et rugueux. Elle chercha la sangle à tâtons, rencontra la main du brun, puis la boucle de la sangle, qu'elle tira prestement vers elle avant de la fixer solidement autour du corps de l'animal, tout en continuant de pester à mi-voix, se laissant aller à un language moins châtié, depuis longtemps oublié et qui ressurgissait brusquement.

J't'en foutrais d'la mignonne moi, morbleu ! Damnée boue, damné ch'val ! Que l'diable les emporte tous ! j'vais pouvoir aller brûler mes fripes après cela, sans parler d'la dizaine de bains en sus ! Si j'avais sû, j's'rais pas venue ! on m'y r'prendra pas, Dieu m'en est témoin !

Repoussant une mèche de cheveux rebelles de son front, ses doigts maculés laissant une trainée noirâtre sur son visage jusque là encore indemne, elle jeta sur Alphonse un regard noir, le considérant bien injustement comme le responsable du malheur qui s'abattait sur elle.

Et maintenant ? Ne me demandez pas de pousser au cul, ce n'est même pas envisageable.
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MessageSujet: Re: [RP] A corps, à cris et à cheval.   [RP] A corps, à cris et à cheval. EmptyVen 22 Mar - 22:03

L’ambiance était des plus électriques. Deux sortes d’humeurs ressortaient largement de cette scène étrange. D’un côté, les taquins, Axelle et Alphonse, s’amusant de la situation avant que la première ne les abandonne lâchement. De l’autre, les colériques Bonbons, pataugeant dans un élément qu’elles détestaient, au bord de la crise d’hystérie pour la n°1, d’ailleurs. Les jurons de Gwenn détendirent les traits de la Gaidel, qui s’esclaffa d’amusement.

Si on m’avait dit que t’étais capable de ressembler autant à une vilaine, je ne l’aurais jamais cru ! Damn ! Gwenn, si j’avais un pinceau, je figerais la scène et y graverais tes paroles indécentes en prime !

La jeune femme pouffa, oubliant qu’elle-même devait ressembler davantage à une souillon que sa collègue, mais l’absence de reflet a du bon parfois et elle mit un certain temps à reprendre son sérieux pour écouter les instructions du chef improvisé. Si Mina ne voyait pas la beauté que l’on pouvait trouver à son corps enduit de boue, elle ne s’empêchait pas moins de lancer quelques coups d’œil furtifs sur Alphonse, dont elle appréciait le spectacle secrètement.

Ses yeux de pucelle observaient, l’esprit réprimandait, sans pourtant empêcher le sang d’affluer aux pommettes saillantes. C’est pas tant Alphonse en tant que personne qui la faisait réagir ainsi, car elle ne le connaissait pas plus qu’un autre. C’est plutôt sa curiosité de jeune candide, découvrant une vie indépendante, laissée à elle-même et côtoyant plus étroitement la gente masculine, sans en comprendre totalement le fonctionnement.

Les pensées toutes tournées vers ses questionnements peu adéquats à la situation, l’Almanach tira sur la corde, pour rejoindre la monture qu’elle attacha de son mieux, non sans flatter l’encolure doucement. Suivant d’un regard distrait les faits et gestes des embourbés, la jeune Pie se mit en selle, sans demander l’avis du propriétaire, après tout, un peu plus ou un peu moins de boue… Le hissage fut délicat, le poids de la glaise n’aidant pas la Scott à rester aussi élégante qu’elle pouvait l’être habituellement. Une fois bien installée, elle lança un regard en arrière.


Attention derrière ! J’avance !

Cria-t-elle, tout en talonnant la panse de la bête, serrant les cuisses pour forcer celle-ci à bouger, malgré le poids important qui la tirait en arrière.

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